Paralysée, la réforme de la prévoyance vieillesse ? Une Commission du Conseil national – redessinée par le « virage à droite » – bouscule Conseil fédéral et Conseil des Etats. Cette Commission propose – sous conditions et par étapes – une hausse de l’âge de la retraite de 65 à 67 ans. L’idée du Conseil des Etats d’une augmentation de rentes AVS – pour compenser le passage de 64 à 65 ans de la retraite des femmes et les faiblesses de la prévoyance professionnelle – est refusée. D’autres divergences s’ajoutent. Un fossé se creuse.
A première vue, on voit mal un accord entre les Chambres. Le Conseil des Etats y est plus « centriste ». En vote populaire aussi, l’échec est redouté. Une retraite à 67 ans, même sous conditions, pourrait charger l’assurance-chômage et l’aide sociale. Car les travailleurs de 50 ans et plus sont peu demandés. Bref, la grande réforme d’Alain Berset est en délicate posture. Rappel : depuis la 10e révision de l’AVS de 1995 (sous Ruth Dreifuss, socialiste comme Alain Berset), aucun projet d’envergure ne passe plus. Pourtant, l’AVS comme la prévoyance professionnelle font souci.
Question : l’initiative syndicale « AVSPlus » de Paul Rechsteiner, ce 25 septembre, peut-elle renverser la tendance ? Deux sondages lui donnent plus de « oui » que de « non » (Tamedia, 60%/32%, GFS-SSR, 49%/43%). Mais un succès n’est pas sûr. Car les initiatives « sociales » se heurtent à des oppositions coriaces. Incidemment, les deux autres objets du 25 septembre font aussi de bons sondages (Initiative « Economie verte », 49%/33%, 61%/24% ; Loi sur le renseignement, 55%/38%, 58%/35%). On peut toujours espérer.