Troublant ? C’est le Parti bourgeois démocratique (PBD) de Martin Landolt et d’Eveline Widmer-Schlumpf qui gagne le plus de votes populaires (82,9%). Il précède – parmi 7 partis actuels – le PDC de Gerhard Pfister (78,6%), les Verts libéraux de Martin Bäumle (78,4%), les radicaux de Petra Gössi (77,4%, fusion avec les libéraux dès 2009), le PAB-UDC d’Albert Rösti et Christoph Blocher (72,7%). Puis, viennent les socialistes de Christian Levrat (57,1%), les Verts historiques de Regula Rytz (50%). L’enquête observe les partis dès leur création officielle (« Bund » et « Tages-Anzeiger », 12 septembre). Qui s’étonne ?
Question : faut-il gagner les votes populaires pour s’imposer aux élections et dans les Parlements ? Pas sûr. Le PAB-UDC de Rösti/Blocher n’est que le 5e meilleur gagnant (sur 7) des votes populaires. Mais, pour la période récente, il triomphe aux élections et dans les Parlements. Mieux vaut d’ailleurs séparer les périodes sans et avec Christoph Blocher. Elu au Conseil national en 1979, Blocher impose sa marque, disons, dès 1987. Avec lui, le PAB-UDC engage une politique d’opposition de droite beaucoup plus vive. Son volume de voix fait plus que doubler. Exploit.
Contraste : le PAB de Landolt / Widmer-Schlumpf, le PDC de Pfister et les Verts libéraux de Bäumle se tassent aux élections 2015. Les libéraux-radicaux de Gössi, eux, se redressent (après un long repli). Le cas des socialistes de Levrat (en surplace) et des Verts historiques de Rytz (en repli) est différent. Cette opposition de gauche paie moins. Gros ennui : il n’y a pas de recette sûre.