Gerhard Pfister ! Ce Zougois – président « droitier » du Parti démocrate-chrétien – redresse-t-il la barre ? Aux élections 2015, le PDC, encore piloté par le « centriste » valaisan Christophe Darbellay, se réduit à 11,6 % des voix (1963, 23,4%). Avec Pfister, il en perdrait encore 1,1% (GFS, RTS, 19 octobre). Pour le reste, UDC et libéraux-radicaux confirmeraient, les Verts libéraux et historiques se redresseraient, le PBD se tasserait, la gauche se stabiliserait. « Virage à droite » renforcé, donc. Tout cela, d’ici à 2019, est à vérifier.
Il est troublant, Gerhard Pfister. Ses réflexions sur les religions font polémique (« Neue Zürcher Zeitung », 8 octobre). Selon le président socialiste Christian Levrat, Pfister mettrait trop l’accent sur les racines « occidentales » et « chrétiennes » de la Suisse (« NZZ », 15 octobre). Pour l’historien vert Josef Lang (Zougois comme Pfister), ce serait refuser une appartenance pleine de l’Islam ou même du Judaïsme au pays. Du coup, Lang rappelle certains épisodes antisémites de Suisse centrale (« Bund » et « Tages-Anzeiger », 18 octobre). Aujourd’hui, c’est Saint-Gall – Toggenburg, Rapperswil – qui attirerait néo-nazis et autres extrémistes. Enfin, Pfister est l’un des premiers à proposer un nouvel article sur les religions dans la Constitution. Risqué ?
Oui, l’Histoire nous met en garde. Les Juifs suisses n’obtiennent le droit d’établissement qu’en 1866. Même les droits des catholiques – dans le sillage du « Sonderbund » et du « Kulturkampf » – subiront des restrictions frappant Jésuites, couvents, évêchés (restrictions abolies en 1973 et 2001). L’article anti-minarets de 2009 – en attendant la burqa – annonce-t-il un nouveau tournant ? Délicat.