Donald Trump le Républicain arrive. Barack Obama le Démocrate s’en va. Ce transfert de pouvoir aux Etats-Unis pèse au moins autant – pour les Suisses – que les passages de témoin en France, en Allemagne ou en Italie. D’abord, parce que les deux Histoires s’imbriquent. Cela se remarque par un goût précoce pour la démocratie, l’ancrage fédéraliste, les Parlements cousins (Conseil des Etats et Conseil national, Sénat et Chambre des représentants), l’économie. Cela se voit moins aux Exécutifs (Président ici, Conseil fédéral collégial là). Et cela n’empêche pas les tensions (guerres, fonds juifs, secret bancaire, etc). Bien sûr, la présence des Etats-Unis au premier rang des puissances amplifie tout.
Curieusement, la Suisse affiche avec la plupart des présidences républicaines un lien à la fois distant et peu conflictuel. Pour l’après-guerre, voyez les Républicains Eisenhower, Nixon, Ford, Reagan, Bush père, Bush fils. On y entend peu d’éclats de voix. Mais prenez les Démocrates Roosevelt, Truman, Kennedy, Johnson, Carter, Clinton, Obama. Certains laissent des images flatteuses. Pourtant, de vrais accrochages crépitent – avec Roosevelt-Truman (guerre), Clinton (fonds juifs), Obama (secret bancaire). Durs.
Donald Trump ? En Suisse, ses amis se rangent surtout dans l’UDC de Roger Köppel et Christoph Blocher. D’autres le perçoivent dans une alternance de perplexité et de franche méfiance. Cela dit, la relation pourrait être plus apaisée qu’ailleurs (ex : Europe de Juncker, Allemagne de Merkel, Chine de Xi Jinping, etc). Et puis, la Suisse de Doris Leuthard et Didier Burkhalter est équipée. A vérifier ?