Theresa May ! La Cour Suprême de Grande-Bretagne – en ordonnant au Gouvernement de soumettre la sortie de l’Union européenne au Parlement – joue-t-elle un tour à la Première Ministre ? Certes, Theresa May, loyale au vote populaire du 23 juin, annonce une sortie ferme. Mais elle et le Parlement, le 23 juin, voulaient le maintien dans l’Union. Or, en Grande-Bretagne, le pouvoir réel est en mains du Parlement et de la Première Ministre. Le vote populaire y est moins omniprésent qu’en Suisse. Alors ? Coup de théâtre en vue ?
Cette affaire, pour la Suisse de Doris Leuthard et Didier Burkhalter, est piquante. Car les négociations de la Grande-Bretagne et de la Suisse avec l’Union se croisent. L’une veut en sortir. L’autre – qui ne veut pas y entrer – désire négocier (immigration, institutions, etc). A la fin, les deux statuts devraient se rapprocher. Au mieux, la Suisse y gagnerait un appui. Mais que se passe-t-il si le Royaume-Uni fait marche arrière ? Au pire, la Suisse perdrait-elle un allié ? Hasardeuse, la spéculation ?
Des alliés ! La Suisse en a un besoin urgent. Mais voyez la France (élection de la Présidence des 23 avril/7 mai). Qui de François Fillon (gaulliste), Marine Le Pen (Front national), Benoît Hamon (socialiste) ou Emmanuel Macron (« En Marche »), par exemple, donnerait un coup de main ? Voyez l’Allemagne (élections en automne). La chrétienne-démocrate Angela Merkel (4e mandat) et le socialiste Martin Schulz (ex-président du Parlement européen) sont-ils si sûrs ? Ailleurs, l’aide viendra-t-elle de l’Américain Donald Trump, du Russe Vladimir Poutine ou du Chinois Xi Jinping ? Oui, cherchons.