06.04.2008
Gilberte Demont a du cran. Elle est l’une des seules, à l’Union démocratique du centre (UDC), à combattre l’exclusion de la Conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf et de la section grisonne de l’UDC. Elle est pourtant proche de la ligne « dure » blochérienne. Elle est aussi une artisane majeure de la progression rapide de ce parti en Suisse romande. On la voit secrétaire générale et trésorière de l’UDC-Vaud, coordinatrice de l’UDC pour toute la Suisse romande, assistante de Conseillers nationaux UDC romands, présidente de l’UDC-Fribourg
Les UDC fribourgeoise et vaudoise font partie de celles où les réserves à l’égard du projet d’exclusion paraissent les plus nettes. Mais rares sont les personnes qui osent le dire à haute voix. Certes, Gilberte Demont estime que la nouvelle Conseillère fédérale n’a « pas été correcte avec le parti » (selon le journal « Le Temps »). Mais elle constate que si la Grisonne avait refusé son élection au Gouvernement, le siège occupé jusque-là par l’UDC Christoph Blocher aurait filé vers un parti adverse. Une candidature du démocrate-chrétien fribourgeois Urs Schwaller était quasi-prête.
Cela dit, la machine à exclure de l’UDC est en marche. Son comité central applaudit. Eveline Widmer-Schlumpf est sommée de quitter le Conseil fédéral immédiatement et l’UDC grisonne d’ici au 11 avril. Sinon, l’UDC grisonne devra exclure la magistrate jusqu’au 30 avril. Or, ni Eveline Widmer-Schlumpf ni l’UDC grisonne ne semblent plier. Alors, l’UDC suisse entamera l’exclusion de l’UDC des Grisons et y créera une UDC rivale de ligne blochérienne. Bref, les personnalités conciliantes comme Gilberte Demont n’ont plus beaucoup de temps.