Choc Ukraine-Russie: le fil, entre Suisse et Russie, ne casse pas. Didier Burkhalter – à la fois président de la Confédération et de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) – tient avec Vladimir Poutine une réunion prometteuse.
Ainsi, le président russe s’engage à demander aux acteurs pro-russes dans l’Est de l’Ukraine de renoncer à un prochain référendum. Il s’engage aussi à éloigner ses forces militaires. Des doutes naissent sur la concrétisation de ces engagements. Mais ni le lancement d’un accord de libre-échange ni la célébration du 200e anniversaire des relations officielles ne sont abandonnés. Cette cordialité ressemble à celle régnant avec la Chine. Elles peuvent servir de contrepoids
Avec l’Occident, il y a de tout. Sur le secret bancaire, on observe une éclaircie. Un pas est franchi à l’OCDE pour l’échange automatique d’informations fiscales. Le ministre de l’Economie Johann Schneider-Ammann y confirme la volonté de la Suisse. Des conditions sont posées : participation des places financières importantes, exigences touchant la confidentialité, la réciprocité, les trusts, les fondations, etc. Parlement et peuple pourraient trancher. Tout cela peut donc durer. Avec l’Union européenne, le dialogue, après le vote du 9 février sur l’immigration, reprend doucement. Avec les Etats-Unis, il y a tensions (ex: sanctions contre Credit Suisse, ratification d’un accord contre la double-imposition). Grondements.
Bref, la Suisse de Didier Burkhalter, en ce moment, joue plutôt bien de ces poids et contrepoids. Compte tenu de la taille de notre pays, il y faut un mélange de ténacité et de modestie. Cette partie est rude.