Thomas Greminger ! Le nouveau Secrétaire général de l’Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE), c’est ce Suisse. L’Helvétie neutre, dès le début, est étroitement associée à cette promotrice de la paix sur le Continent. En 1975, elle est l’une des 35 signataires de l’Acte d’Helsinki. La CSCE, ancêtre de l’OSCE, frappe alors un grand coup. Pierre Graber (Conseiller fédéral 1969-1977) et Edouard Brunner (diplomate légendaire) en sont deux acteurs majeurs. Les Suisses brillent.
L’Acte d’Helsinki garantit les frontières de la 2e Guerre mondiale et propose une large extension des droits humains partout en Europe. Pour beaucoup, il annonce la chute du Mur de Berlin, des régimes staliniens et de l’URSS elle-même (1989, 1991). En 1994, la CSCE devient l’OSCE. En 2014, Didier Burkhalter la préside avec talent. Le conflit Russie-Ukraine fait rage. La Crimée ukrainienne est annexée par la Russie. Aujourd’hui, l’OSCE compte 57 membres (Europe, Russie, Asie centrale, Etats-Unis, Canada). Elle ne lâche pas.
C’est une épopée. Avec l’OSCE, la Suisse neutre franchit une étape capitale de son ouverture au monde. Certes, les règnes précédents – Petitpierre et Wahlen en tête – y poussent. Lien avec l’URSS de Staline (1946) et la Chine de Mao (1950). OECE et plan Marshall (1948). Aide au Tiers Monde (dès 1961). Conseil de l’Europe (1963). D’autres pas suivent. Adhésion au FMI et à la Banque mondiale (1992). Partenariat pour la Paix avec l’OTAN (1996). Accords avec l’Union européenne (dès 2000). Adhésion à l’ONU (2002). On en oublie. Bref, Thomas Greminger part de haut.