Aide suisse aux pays pauvres: tout se complique. Toni Brunner, président de l’UDC, s’oppose à son augmentation. Le Saint-Gallois réfléchit au lancement d’une initiative fixant un plafond d’aide à ne pas dépasser («SonntagsBlick» du 8 juillet)
O surprise! Presque en même temps, une étude de Stefan Schlegel et du Forum de politique étrangère (Foraus) semble lui donner des armes. Selon elle, cette aide, loin de décourager l’émigration des démunis vers les pays riches (dont la Suisse), la stimulerait («Bund» et «Tages-Anzeiger» du 12 juillet, «La Liberté» du 13 juillet). Moins démunis, les candidats à l’émigration auraient une raison de plus de tenter leur chance. Tout cela surgit au moment où le Parlement fédéral songe à porter l’aide suisse à 0,5% du revenu national brut («Tribune de Genève» du 9 juillet). La résistance, dont celle de l’UDC, en profitera-t-elle?
Attention! L’aide au développement a d’abord pour but de réduire la pauvreté. Eduard Gnesa, actuel ambassadeur spécial pour la coopération en matière de migration internationale, explique: «La Suisse veut: premièrement, favoriser la démocratie, deuxièmement, soutenir le développement économique, troisièmement, renforcer la coopération dans le domaine de la migration» («Zentralschweiz am Sonntag» du 15 juillet). Contre les migrations illégales, la Suisse conclut des partenariats. C’est ce que fait Simonetta Sommaruga, ministre de Justice et Police, avec la Tunisie. Bosnie, Serbie, Kosovo et Nigéria en offrent d’autres illustrations. Il n’empêche! Ce débat s’annonce serré.