Ignazio Cassis, Laura Sadis ou une autre personne ? Le moment est-il venu – ce 20 septembre – de replacer la Suisse italienne au Conseil fédéral ? Pour beaucoup, c’est oui. Car cette Suisse italienne change. En 1920 encore, le Tessin contribue à l’adhésion de la Suisse à la Société des Nations. C’est l’époque de Giuseppe Motta. Légendaire.
Le tournant se situe dans les années 1990. 1991 : Giuliano Bignasca et Flavio Maspoli fondent l’isolationniste Ligue des Tessinois. 1992 : le Tessin contribue certes à l’entrée de la Suisse au FMI et à la Banque mondiale (le 17 mai), mais aussi au rejet de l’Espace économique européen (le 6 décembre). Depuis, il vote souvent contre l’ouverture internationale. Ce Tessin nouveau de la Lega est parfois plus véhément même que l’UDC de Christoph Blocher. 2014 : il joue un rôle moteur dans l’acceptation de l’initiative UDC « contre l’immigration de masse ». Bref, ce serait le moment – après 18 ans d’absence – de mieux intégrer la Suisse italienne. Non ?
Vrai : ni Ignazio Cassis ni Laura Sadis – libéraux-radicaux PLR – ne sont partisans de la fermeture. Le PDC Flavio Cotti, 7e et dernier Conseiller fédéral tessinois, ne l’était pas non plus. Et sa présence à l’Exécutif central en 1986-1999 n’empêchera pas l’envol, chez lui, de la Lega. Mais l’élection d’un Conseiller fédéral ou d’une Conseillère fédérale de Suisse italienne renforcerait les relais. Dès 2016, le tunnel ferroviaire de base du Gothard – comme la décision d’y percer un 2e tube routier – y pousse aussi. Cela dit, le Parlement, en 2015, préfère pour le Conseil fédéral le Vaudois Guy Parmelin au Tessinois Norman Gobbi (candidat UDC/Lega). Alors ? 20 septembre, jour J ?