Rail, qui décide ? Voyez le tunnel de base du Lötschberg. Son doublement complet – entre Berne et Valais – est renvoyé. Il ne figure pas dans les investissements à 11,5 milliards de francs d’ici à 2035. La présidente et ministre Doris Leuthard, Argovienne, ne le jugerait pas prioritaire. Cet avant-projet est soumis à consultation. Le Lötschberg de base, à une voie sur la majorité de ses 34,6 km, est inauguré en 2007. Le Gothard de base, à double voie sur 57 km, suit en 2016. Enfin, le Ceneri de 15,4 km est annoncé pour 2020. Qui y perd ?
Vrai : il faut parfois un Conseiller fédéral très motivé – et de la région – pour faire aboutir un ambitieux projet ferroviaire. Pour la Furka entre Valais et Uri en 1982, c’est le Valaisan Roger Bonvin (Conseiller fédéral 1962-1973). Pour la Vereina dans les Grisons en 1999, c’est le Grison Leon Schlumpf (Conseiller fédéral 1979-1987). Pour le Lötschberg de base en 2007, c’est le Bernois Adolf Ogi (Conseiller fédéral 1987-2000). Aujourd’hui, ce Sage « très motivé » manque-t-il ? Les percées du Gothard – 1882, 1980, 2016 – ont aussi leurs héros (ex : Alfred Escher, Louis Favre, plus tard, Sergio Salvioni, Adolf Ogi, Moritz Leuenberger, Doris Leuthard). Ces percées ont des soutiens puissants. Zurich est un autre grand gagnant.
Judaïsme ! Les phrases maladroites ne passent plus. Le Vert argovien Jonas Fricker, comparant transport des cochons et déportation des juifs, doit lâcher le Conseil national. Islam ! L’imam libyen de Bienne Abu Ramadan, à qui certains prêtent des appels au meurtre de chrétiens, de juifs et d’autres, perd son statut de réfugié. Mais lui conteste. Indifférente à la chose religieuse, la Suisse de 2017 ? Voire !