« No Billag » – tournant ? Ce 4 mars, l’initiative contre la redevance radio-télévision pourrait être finalement rejetée (non 59%, oui 40%, Tamedia, 19 janvier). Ce serait le cas en Suisse romande (63%, 35%), mais aussi en Suisse alémanique (57%, 42%) et au Tessin (58%, 41%). Du coup, la menace pesant sur le financement du service public SSR comme de nombreux diffuseurs régionaux et locaux s’éloignerait. Bref, Doris Leuthard (Conseillère fédérale), Jean-Michel Cina (président SSR), Gilles Marchand (directeur SSR) et les opposants seraient proches de l’exploit. A confirmer.
Soulagement ? Oui, parce que la quasi-totalité des médias sont sous pression. Côté presse écrite, on observe des licenciements, des disparitions (ex : L’Hebdo), de vastes réorganisations (ex : Tamedia, Ringier), des fermetures d’imprimeries. En Suisse romande, une partie des journaux sont en mains alémaniques (Tamedia, Ringier) ou françaises (Hersant). Côté agences de presse, l’Agence télégraphique suisse (ATS) perdrait 20% de ses troupes. Côté Internet, l’avenir serait prometteur (ex : « Republik » à Zurich, « Tageswoche » à Bâle, « Bon pour la tête » à Lausanne). Mais le financement fait souci. Voyez aussi l’appétit du stratège UDC Christoph Blocher et de ses amis pour les médias (« Weltwoche ». « Basler Zeitung », journaux gratuits, « TeleBlocher », etc). C’est un autre enjeu.
Radio et télévision résistent. Mais « No Billag » peut les déstabiliser. Après le 4 mars, leur combat continuera. La SSR sera toujours en cible. Ses ennemis exigent une réduction de sa taille, de la redevance, de son accès à la publicité ou à Internet. Pas de trêve, donc.