Le Conseiller fédéral Alain Berset, chef de la Culture, avertit. Le pouvoir central – face aux querelles des cantons sur l’enseignement des langues à l’école primaire – s’impatiente
Des médias alémaniques s’inquiètent (ex: «Neue Zürcher Zeitung», «Bund» et «Tages Anzeiger»). A Zurich comme en Suisse centrale et orientale, les pressions sont vives pour abandonner l’étude de deux langues. Toutes favorisent l’anglais contre les autres langues nationales (français, italien). On le vérifie dans des Parlements cantonaux. Des votes populaires sont dans l’air. Des enseignants montent au filet.
Pour faire pression sur les cantons, le pouvoir fédéral dispose des nouveaux articles constitutionnels sur la formation (dès 2006) et de la nouvelle loi sur les langues (dès 2010). Certes, le Concordat intercantonal Harmos prescrit les deux langues (dès 2009). Mais seuls 15 des 26 cantons y adhèrent. On y trouve: les cantons romands (Genève, Vaud, Neuchâtel, Jura), bilingues (Berne, Fribourg, Valais), proches de la frontière des langues (Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Soleure), italophone (Tessin), quelques autres (Zurich, Saint-Gall, Schaffhouse, Glaris). Dans certains, des démarches sont en cours pour sortir d’Harmos. Les autres cantons sont hors-Harmos.
Le succès d’une pression fédérale est incertain. Il y a bien le précédent de 1985 pour l’harmonisation du début de l’année scolaire. Sa répétition sur les langues n’est pas garantie. La Fribourgeoise Isabelle Chassot, nouvelle directrice de l’Office fédéral de la Culture, et le Bâlois Christoph Eymann, nouveau président de la Conférence des directeurs cantonaux, sont prudents. Délicat.