Politique-fiction ? Un « gouvernement de l’ombre » – rival du Conseil fédéral – surgit-il au Conseil des Etats (« NZZ am Sonntag », 20 mai) ? On y trouverait des socialistes comme Christian Levrat (FR, président du PSS) et Paul Rechsteiner (SG, président de l’Union syndicale suisse), des libéraux-radicaux comme Karin Keller-Sutter (SG, présidente de la Chambre des cantons), Ruedi Noser (ZH), voire Philipp Müller (AG, ex-président du PLR), des démocrates-chrétiens comme Konrad Graber (LU) et Pirmin Bischof (SO). Du beau monde.
Mieux ! Ces influents Sénateurs se parlent. L’idée de coupler la réforme de la fiscalité des entreprises et le financement de l’AVS sortirait de leurs contacts. Thèmes lourds. Rappel : de précédentes versions échouent en vote populaire (les 12 février et 24 septembre 2017). L’UDC Ueli Maurer (Finances) et le socialiste Alain Berset (Intérieur) les relancent. Rude mission.
Vrai : plusieurs de ces Sénateurs ont la carrure de Conseillers fédéraux. Les noms de Keller-Sutter, Noser, Graber ou Bischof sont souvent cités. D’autres sont bien armés. Les Saint-Gallois Keller-Sutter et Rechsteiner, malgré les différences, dialoguent. Aux Etats, ils barrent la route à l’UDC. Ces affinités ont des limites. Ainsi, la dernière mouture de la réforme des retraites divise (socialistes et PDC oui, PLR, UDC et minorité de gauche non). Or, le PDC lucernois Graber en est un inspirateur. Alors ? Ce « gouvernement de l’ombre », s’il résiste, peut-il faire mieux que le Conseil fédéral lui-même ? Autre question : sera-t-il le tremplin pour les successions de la PDC Doris Leuthard ou du PLR Johann Schneider-Ammann ? Hum ?