Un Conseil des Etats sans femme ? 6 des 7 élues – sur 46 personnes – pourraient ne plus se représenter en 2019. La PLR Karin Keller-Sutter (SG), si elle est élue le 5 décembre au Conseil fédéral. Les socialistes Géraldine Savary (VD), Liliane Maury Pasquier (GE), Pascale Bruderer (AG) et Anita Fetz (BS). La PDC Anne Seydoux-Christe (JU). Seule se relancerait la PDC Brigitte Häberli (TG). Or, rien ne garantit que des femmes leur succèdent. Au Conseil des Etats, le sommet de la présence femmes se situe en 2003 (11 sur 46). Au Conseil national, elles sont à la hausse (64 sur 200 dès 2015). Mais toujours en minorité.
Il y a urgence. Car les deux Chambres sont égales en pouvoir. Une forte présence féminine y est impérative. Au Conseil des Etats « centriste » comme au Conseil national « droitier ». C’est surtout vrai pour les dossiers où sont en jeu les intérêts directs des femmes. Salaires. Femmes à la tête d’entreprises. Fiscalité du couple et de la famille. Crèches. Congé maternité, paternité et parental. Dissimulation du visage (burqa, niqab, etc). Bien d’autres.
Comment faire ? Par des quotas ? En 2000, peuple et cantons rejettent l’initiative lancée à la suite de la non-élection de Christiane Brunner au Conseil fédéral en 1993 (Ruth Dreifuss est élue). Selon ses adversaires, l’initiative aurait pu menacer la personne la mieux élue. Reste la mobilisation des partis (de droite, du centre, mais aussi de gauche), des électrices comme des électeurs. L’élection le 5 décembre de deux femmes au Conseil fédéral – par un Parlement à majorité masculine – donnerait un signe. Qui y croit ?