« Ce Conseil fédéral est le plus faible depuis 20 ans ». Gerhard Pfister, président du PDC suisse, tranche (« Le Temps », 13 décembre). Vrai : la grande période du PDC au Gouvernement, c’est 1959-2003. 2 PDC y arbitrent entre 2 socialistes, 2 radicaux et 1 UDC. On y voit Jean Bourgknecht, Ludwig von Moos, Roger Bonvin, Kurt Furgler (l’une des gloires ?), Hans Hürlimann, Alphons Egli, Arnold Koller, Flavio Cotti, Ruth Metzler, Joseph Deiss. C’est sa plus longue période de stabilité (44 ans). Elle surpasse même celle des fondateurs radicaux (1848-1891, donc 43 ans). C’est dire.
La suite paraît plus chaotique. L’UDC, remodelée par Christoph Blocher, passe à la 1ère place, le PDC à la 4e. 2003 : Blocher évince Ruth Metzler (PDC). 2007 : Eveline Widmer-Schlumpf (UDC/PBD) écarte Blocher. 2015 : Guy Parmelin (UDC) remplace Widmer-Schlumpf. Un UDC de plus. Un seul PDC sur 7. Joseph Deiss. Doris Leuthard. Viola Amherd. Cette voix PDC unique n’est pas négligeable. Les « droites » PLR et UDC ne sont pas toujours unies. Et le duo socialiste est très présent. Il n’empêche. La mission de Viola Amherd – entre les UDC Maurer et Parmelin, les PLR Cassis et Keller-Sutter, les PSS Sommaruga et Berset – s’annonce aussi délicate que celle de Deiss ou Leuthard. Nostalgique, Gerhard Pfister ?
Alors, ce Conseil fédéral tourne-t-il moins rond ? Ses échecs – au Parlement, face au peuple – sont-ils plus graves ? Si oui, à qui la faute ? Au recul du PDC ? A l’élargissement du fossé entre les acteurs – UDC, PLR, PDC, PSS ? Voire au déclin de la qualité personnelle des 7 Sages ? Le suspense Suisse-Europe en dira-t-il plus ? Chiche ?