Confirmation ! La Suisse de Simonetta Sommaruga et Didier Burkhalter reste en majorité favorable aux accords bilatéraux avec l’Union européenne. 55% des gens y voient plutôt des avantages, 23% plutôt des inconvénients (GFS, sondage commandé par l’industrie pharmaceutique, « NZZ am Sonntag » du 22 mars). Surprise ! Les Romands (48% contre 19%) seraient plus tièdes, désormais, que les Alémaniques (59% contre 23%). Les Italophones resteraient les moins chauds (24% contre 39%). Bref, dans la Suisse plurilingue, d’anciens équilibres frémissent
Ce qui est nouveau, c’est le classement entre Alémaniques et Romands. Voyez l’acceptation, le 9 février 2014, de l’initiative de l’UDC « contre l’immigration de masse » (50,3% de oui, 14,5 cantons favorables, 8,5 cantons opposés). Tous les cantons romands la refusent. Les plus favorables à la libre-circulation des personnes avec l’Union, ce sont eux. Les cantons alémaniques, en général, disent « oui » à l’initiative (exceptions : Zurich, Zoug et Bâle-Ville). Le Tessin italophone est tranchant (68,2% de « oui »). En 1992, le rejet de l’Espace économique européen donne un tableau voisin (seuls les Romands et les deux Bâles approuvent). Tournant ?
Autre choc : le scepticisme à l’égard des accords bilatéraux Suisse-UE serait à la hausse chez les jeunes (entre 18 et 29 ans : 24% d’avis plutôt positifs contre 51% d’avis plutôt négatifs). Par contraste, la confiance se maintiendrait chez les personnes plus âgées (70 ans et plus : 60% positifs contre 16% négatifs). De nouveaux votes européens pourraient donc étonner. Mieux vaut s’accrocher.