Suisse et Grande-Bretagne – vrais jumeaux ? Face à l’Union européenne – retrouvent-elles leur ancienne complicité ? Toutes deux multiplient les traités pour que tout reste comme avant. Donc, avant le Brexit. Avec ou sans accord de sortie. Avec ou sans accord-cadre. Ces traités touchent presque tout. Libre-circulation des personnes (43.000 Britanniques, 34.500 Suisses). Services. Assurances sociales. Qualifications professionnelles. Economie et commerce. Transports. Ces traités sont conclus. Ou à venir. Theresa May, Alain Berset, Ignazio Cassis et Ueli Maurer – mais pas seulement eux – sont en action.
Cette complicité remonte haut. Congrès de Vienne 1815 : la Grande-Bretagne – seule démocratie parmi les vainqueurs de Napoléon – est l’une des plus ardentes à défendre la Suisse. Suisse moderne de 1848 : le Royaume-Uni dissuade les régimes autoritaires d’Europe à la contrarier. 1945 : Roosevelt, Truman et Staline veulent punir la Suisse pour ses complaisances prétendues face à Hitler, Churchill la protège. 1946 : le voyage de Churchill en Suisse est un triomphe. Ce héros.
Et cela continue. 1960 : la Grande-Bretagne, la Suisse et d’autres – pour faire contrepoids à l’Union européenne naissante – fondent l’Association européenne de libre-échange (AELE). 1972 : le Royaume-Uni adhère à l’Union et favorise des accords de libre-échange. 2016-2019 : Brexit. 2019 : nouveaux statuts de la Suisse et de la Grande-Bretagne face à l’Europe. Alors ? Echec de l’intégration ? Triomphe des isolationnismes ? Coups de théâtre ? Qui y croit ?