Exportations d’armes à la hausse ! 2018 – 509,9 millions de francs, +14 % ! Chiffres suspects pour les Emirats arabes unis (9,75 millions) ou l’Arabie saoudite (2,23 millions) ! Car nous sommes là près de la guerre au Yemen, dans le sillage aussi du meurtre du dissident saoudien Jamal Khashoggi. En plus, des procédures seraient en cours sur les activités de la société Pilatus – toujours en relation avec l’Arabie saoudite et la guerre au Yemen (« Bund » et « Tages-Anzeiger »). De précédentes informations révèlent déjà la présence d’armes suisses dans des zones de conflit (Yemen en tête). Ce n’est peut-être pas fini.
Que faire ? Les avis divergent. Le Conseil fédéral est un moment tenté de libérer certaines ventes d’armes. Sa majorité « de droite » y pousserait. Rappel : 2 PLR (dont Ignazio Cassis) et 2 UDC gouvernent avec 1 PDC et 2 PSS. Le Conseil national – plutôt « droitier », lui aussi – songerait à fixer lui-même les critères de ventes. Quant au Conseil des Etats « centriste », certains élus plaident pour le maintien de la compétence de l’Exécutif pour ces critères. Vif débat.
Quel arbitre ? Une nouvelle initiative contre les exportations d’armes – visant les zones en conflit – est lancée. Cela dit, trois précédentes initiatives sont rejetées (en 1972, 1997, 2009). L’invocation de la neutralité, de la Croix-Rouge, des Conventions de Genève et de la tradition humanitaire de la Suisse ne suffit pas toujours. La protection de l’emploi dans l’industrie d’armement, elle aussi, pèse lourd. Match coriace.