Chine ! La visite du président Xi Jinping en Europe – Italie, Monaco, France – est piquante pour la Suisse aussi. Car l’Empire du Milieu compte ses amis. Son projet « Nouvelles Routes de la Soie » en Eurasie et au-delà suscite crainte et curiosité. Le rôle de la société Huawei – comme espion du pouvoir chinois – divise. Le conflit commercial avec les Etats-Unis de Donald Trump touche toute la planète. Or, l’Europe aborde la Chine de Xi Jinping en ordre dispersé (« Le Monde » du 21 mars). L’Italie de Matteo Salvini – avec Trieste comme accrochage – est cordiale. La France d’Emmanuel Macron, elle, tient un discours « de séduction et de fermeté ». Quant à l’Union européenne de Juncker et Tusk, elle « durcit le ton ». Sérieux ?
La Suisse d’Ueli Maurer ? Jusqu’à présent, elle fait partie des partenaires « amicaux » de la Chine de Xi Jinping. Les visites de Conseillers fédéraux y sont intenses. Le projet « Routes de la Soie » intéresse. Huawei et les investissements chinois inquiètent peu. En même temps, la répression en Chine – dissidences, Tibet, Xinjiang – dérange, mais sans excès. 1950 : cette relation confiante commence par la reconnaissance de la Chine de Mao par la Suisse de Max Petitpierre. 1999 : même l’incident entre Ruth Dreifuss et Jiang Zemin à Berne n’a pas de suites durables. 2017 : la visite de Xi Jinping à Davos et ailleurs est un succès. Idylle ?
Bah ! La politique internationale de la Suisse neutre, c’est cela. Certes, elle choisit la démocratie et l’Etat de droit. En cela, elle est plus proche des Etats-Unis de Trump ou de l’Europe de Juncker – que de la Russie de Poutine ou de la Chine de Xi. Que dire de plus ?