Accord-cadre ? Pas encore ! Négociations complémentaires ? Oui ! Tel est l’état, côté suisse, des discussions entre la Confédération d’Ignazio Cassis et l’Union européenne de Jean-Claude Juncker. Les commissions du Conseil national et du Conseil des Etats y poussent. Cela dit, un refus net de l’accord-cadre est rejeté. Mais des points sensibles sont régulièrement évoqués. Protection des salaires. Fonctionnement de l’arbitrage en cas de divergences. Aides publiques. Droits sociaux des gens de l’Union en Suisse. Coriace.
Les acteurs les plus favorables à l’accord-cadre se situent « au milieu ». PLR, PDC, Verts libéraux et PBD émettent en majorité des signes positifs. C’est le cas, aussi, de patrons comme « Economiesuisse ». A gauche, l’évolution des débats chez les socialistes et les syndicats pèsera lourd (salaires en tête). Une gauche « dure » devrait maintenir son refus. Tout à droite, personne ne croit à un retournement de l’UDC de Christoph Blocher. Du carré.
Pépin ? C’est que l’Union européenne de Jean-Claude Juncker semble exclure de nouvelles négociations. Mais beaucoup la croient capables de changer d’avis. Parfois, elle le montre dans les difficiles tractations de « Brexit » entre elle et la Grande-Bretagne de Theresa May. Voyez la prolongation du délai de 6 mois. C’est peut-être une aubaine, d’ailleurs, pour des négociations complémentaires Suisse-Europe. En attendant, Ignazio Cassis et ses collègues font bien d’explorer à fond les solutions de rechange dans le reste du monde. Ueli Maurer et la Chine de Xi Jinping. Guy Parmelin et l’Amérique de Donald Trump. Bien d’autres. Prudence.