Europe qui gagne? Europe qui peine? Maurer, Sommaruga et « Modèle Suisse ».

Chic ! Le Parlement européen 2019 reste à majorité européenne. Mais l’Union est toujours plus proche d’une Confédération d’Etats « à l’ancienne » que d’un véritable Etat fédéral. Pour cela, il lui manque la force de frappe des Etats-Unis de Trump, de la Chine de Xi Jinping ou de la Russie de Poutine. Le Royaume-Uni de Boris Johnson la quitte. Des populistes et des extrémistes la défient. Fissurée ?

 

Et pourtant ! L’Union avance. Konrad Adenauer, Alcide De Gasperi et Robert Schuman, 3 démocrates-chrétiens, s’y lancent. 1951 : la CECA – charbon et acier. 1957 : la Communauté. 1999 : l’Euro. Reculs aussi. 1954 : la Communauté européenne de défense échoue (ce qui consolide l’OTAN et les Etats-Unis). 1958-1969 : le Français Charles de Gaulle célèbre l’« Europe des Patries » (proche de la Confédération d’Etats). L’Etat fédéral – dont rêvent Adenauer, De Gasperi et Schuman – est loin.

 

Suisse – quel modèle ? 1291-1847 : la Suisse est une Confédération d’Etats. 1847 : 7 cantons sécessionnistes – Lucerne, Uri, Schwyz, Unterwald, Zoug, Fribourg et Valais – sont vaincus. 1848 : l’Etat fédéral est créé. 7 libéraux-radicaux – dont Furrer, Druey et Franscini – occupent les 7 sièges du Conseil fédéral. 2019 : Maurer, Parmelin, Sommaruga, Berset, Cassis, Keller-Sutter et Amherd – 2 UDC, 2 PSS, 2 PLR, 1 PDC – se les partagent. Aucune région ne veut plus en sortir – ou y entrer. Mulhouse, Valteline, Savoie et Vorarlberg sont dans l’Union. L’Union, elle, inspire toutes les humeurs. « Brexit ». Défiance type Salvini, Orban ou Kaczynski. Mais aussi envies d’adhésion. La Suisse et l’Union européenne, décidément, peinent à se croiser.