20 octobre – élections. L’UDC d’Albert Rösti et Christoph Blocher peut-elle inverser la tendance ? Et d’un, le premier parti suisse conteste l’urgence du débat « climat », s’oppose à des taxes et contraintes, se centre contre l’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne. Et de deux, il décrit ses rivaux comme des vers rongeant une pomme aux couleurs nationales. Du coup, l’UDC retrouve le ton de précédents affrontements – moutons et minarets compris.
Ce ton, le 20 octobre, peut-il gagner ? Sondages et élections cantonales donneraient perdants l’UDC de Blocher-Rösti (29,4% en 2015), le PDC de Gerhard Pfister (11,6%) et le PBD de Martin Landolt (4,1%), gagnants les Verts historiques de Regula Rytz (7,1%) et les Verts libéraux de Jürg Grossen (4,6%). Feraient l’objet de prévisions moins claires le PSS de Christian Levrat (18,8%) et le PLR de Petra Gössi (16,4%). Mais cette rugosité n’empêche pas le parti blochérien de passer du 4e au 1er rang (dès 1999-2003), de grandir comme rarement (11% en 1987, 29,4% en 2015). Pourquoi se gêner ?
Quel risque ? L’UDC 2019 aggrave-t-elle son isolement ? A Droite, dans les cantons, les alliances avec le PLR se font rares. Au Centre, elles ne se présentent pas mieux avec le PDC, le PBD ou les Verts libéraux. A Gauche, peut-on tabler sur des alliances « contre-nature » avec le PSS ou les Verts historiques ? Voyez cette méfiance sociale à l’égard d’une Union européenne jugée parfois ultralibérale (salaires en tête). L’accord-cadre brouille-t-il les pistes ? Cela dit, c’est souvent seule contre tous que l’UDC de Blocher grandit. Non ?