L’Amérique contre l’Europe ? Donald Trump sur les pas de James Monroe (1817-1825) ? Ce que mène Trump sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne – « Brexit » – y ressemble. Tout est bon au président américain actuel pour favoriser un divorce « dur ». Ainsi, il appuie Nigel Farage – plutôt que le chef du Gouvernement britannique Boris Johnson. Pire ! Trump en fait quasiment une condition pour un accord de libre-échange. Du coup, toute trace de lien Royaume-Uni – Union serait effacée. Enfin, presque. Elections britanniques – 12 décembre.
James Monroe ? Avant même sa propre présidence, il participe à l’achat de la Louisiane à la France (1803), à la 2e guerre contre la Grande-Bretagne (1812). Plus tard, il rachète la Floride à l’Espagne (1819), reconnaît les républiques indépendantes d’Amérique du Sud (1822), formule la « doctrine de Monroe » (1823). Les Etats-Unis y contestent toute ingérence de l’Europe en Amérique. La guerre contre l’Espagne (1898), le refus de la SDN (1919/1920) et la crise des missiles avec l’URSS pour Cuba (1962) en sont de lointaines applications. Mais les Etats-Unis – devenus 1ère puissance mondiale – étendent leur droit de regard à la planète. Tout de même.
Bon pour la Suisse ? L’affaire surgit à un moment critique. Le lien Suisse-Europe faiblit. L’Amérique presse la Suisse de parler libre-échange. Quelle Suisse y gagne ? Celle des UDC Ueli Maurer et Guy Parmelin ? Ou celle des Ignazio Cassis, Karin Keller-Sutter, Viola Amherd, Simonetta Sommaruga et Alain Berset (2 PLR, 1 PDC, 2 PSS) ? Ou encore celle des Verts ? Trump, Farage, Johnson et leurs proches, décidément, nous annoncent un monde bizarre.