Frontières ! Le Coronavirus les consolide presque partout. Voyez l’Union européenne des 27. Plus que jamais, elle reste une Confédération d’Etats plus qu’un Etat fédéral. Chaque Etat-membre y va de sa politique. Restrictions. Déconfinements. Libertés de voyage (« Bund » et « Tages-Anzeiger »). Tout se passe comme si la frontière extérieure commune, le « Grand Marché Intérieur » et les accords Schengen-Dublin, face à la pandémie, étaient hors-jeu. La Commission Ursula von der Leyen, elle, lutte pour la réouverture coordonnée de ses frontières internes (« Le Temps »). Dur combat.
Même la Suisse, pays non-membre de l’Union, est touchée. Ce 15 juin, sa réouverture de frontières – pilotée par la PLR Karin Keller-Sutter – se fera avec la France, l’Allemagne et l’Autriche. Pour l’Italie, on attend. Bref, la Suisse se retrouve en face, non pas d’un seul interlocuteur, mais de 27. Du coup, la pandémie aggrave d’autres divisions de l’Union. Immigration. Justice. Europe centrale. « Brexit ». Etrange affaire. Car le Coronavirus montre sa capacité extraordinaire à franchir ces mêmes frontières. Le bon réflexe serait donc, entre nations, de resserrer les rangs. Mais tout n’est pas perdu.
Qui en profite ? Sera-ce – en Suisse – l’UDC de Christoph Blocher ? L’accélération du déconfinement lui est favorable. Mais elle aime aussi la fermeture des frontières. Or, le Conseil fédéral les rouvre. Que faire ? Au Gouvernement, les UDC Guy Parmelin et Ueli Maurer ont 2 voix sur 7. Il leur faut donc attirer une partie de leurs 5 collègues. Ignazio Cassis, Karin Keller-Sutter, Viola Amherd, Alain Berset ou Simonetta Sommaruga (2 PLR, 1 PDC, 2 PSS). Chiche ?