Eveline Widmer-Schlumpf (aux Finances) et Johann Schneider-Ammann (à l’Economie) montent contre le franc fort. Ils annoncent 2 milliards de francs pour l’industrie d’exportation, le tourisme, l’innovation, la recherche, les infrastructures
Un groupe de travail s’y emploie. Le Parlement tranchera, espère-t-on, en septembre. On renforcera aussi la Commission de la concurrence, la loi sur les cartels, la Surveillance des prix. La Banque nationale suisse, elle, poursuit son injection de liquidités monétaires.
Pour Eveline Widmer-Schlumpf (du Parti bourgeois démocratique PBD) et Johann Schneider-Ammann (du Parti libéral-radical PLR), cela tombe bien. Car leur réélection par le Parlement, le 14 décembre, sera disputée. UDC et Verts pourraient attaquer. En fait, tous les Sages ont intérêt à rester « visibles ». Micheline Calmy-Rey (PSS), si elle reste, jouera sur sa présidence, Doris Leuthard (PDC), sur la sortie du nucléaire, Ueli Maurer (UDC), sur la future armée, Didier Burkhalter (PLR), sur le conflit entre caisses maladie et hôpitaux, Simonetta Sommaruga (PSS), sur l’asile ou les délits sexuels. Tous, sauf peut-être Leuthard et Sommaruga, pourraient frémir.
Le vrai choc du 14 décembre serait que les sept Sages soient réélus. C’est possible. Sur les 114 premiers, seuls 4 sont évincés (Ochsenbein en 1854, Challet-Venel en 1872, Metzler en 2003, Blocher en 2007). Enjeu : le Parlement lâchera-t-il pour un temps la représentation arithmétique des partis au Gouvernement pour une concordance de fond ? Y perdrait l’UDC. Y gagneraient Widmer-Schlumpf, Burkhalter, Schneider-Ammann ou d’autres. Qui ose parier ?