Suisse-Chine ! Ignazio Cassis, Conseiller fédéral aux Affaires étrangères, amorce-t-il un tournant ? Annonce-t-il un ton plus critique à l’égard de l’autoritaire Xi Jinping ? Petites phrases. « La Chine s’éloigne de la voie de l’ouverture » (SonntagsBlick). Droits humains. Hong-Kong. Du coup, Cassis appelle à une défense « plus robuste » des intérêts de la Suisse. Les réactions chinoises sont plutôt aigres (« rtsinfo »). Remarques « peu constructives et infondées ». Refus d’interventions dans des affaires intérieures. Sec.
Virage ? Les relations Suisse-Chine, depuis 70 ans, sont courtoises. En 1950, Max Petitpierre (PLR comme Cassis) reconnaît la Chine de Mao Tsé-Toung. En 70 ans, rien ne les trouble. Répression de dissidents. Tian’anmen. Xinjiang. Tibet. Même l’incident de la visite de Jiang Zemin à Ruth Dreifuss s’efface (1999). Traité de libre-échange (2013). Xi Jinping en visite d’Etat (2017). Les Conseillers fédéraux, eux, se bousculent dans l’Empire. La reprise en mains de Hong-Kong, place financière d’envergure, serait-elle le faux-pas de trop ?
Question ! Jusqu’où la Suisse d’Ignazio Cassis peut-elle aller ? Avec pareil poids lourd, l’exercice n’est pas sans risque. Par temps normal, mieux vaut traiter à égalité tous les acteurs. Chine de Xi Jinping. Mais aussi Etats-Unis de Donald Trump. Russie de Vladimir Poutine. Europe d’Ursula von der Leyen. D’autres. Alors ? « Plus d’Europe, moins de Chine » ? Est-ce le fond de la pensée de Cassis ? Le Tessinois est un adepte de l’accord-cadre Suisse-Europe. Donc, un adversaire de l’initiative UDC du 27 septembre contre la libre-circulation. Mais Chine contre Europe ? Bigre ?