Otto Stich, Conseiller fédéral socialiste et ministre des finances de 1983 à 1995, meurt à 85 ans
En 1983, Lilian Uchtenhagen, socialiste comme lui, est la première femme candidate officielle. Cette brillante Conseillère nationale a des ennemis. La majorité «bourgeoise» du Parlement, sans contester la double présence socialiste, cherche Otto Stich – qui vient de quitter ce Parlement. Le coup réussit en une nuit. Stich, un Soleurois, est élu au premier tour. La gauche et les féministes sont fâchés. En février 1984, un congrès socialiste décide pourtant de rester au Conseil fédéral.
Ce choc a des suites. En 1984, le Parlement, pour se racheter, élit la radicale Elisabeth Kopp (elle part en 1989). Mais, en 1993, un autre drame menace. C’est encore une succession socialiste. La Genevoise Christiane Brunner est candidate officielle. Le Parlement lui préfère le Neuchâtelois Francis Matthey. Qui refuse. Entre-temps, les socialistes – alors présidés par le Valaisan Peter Bodenmann – dénichent la syndicaliste Ruth Dreifuss (Genevoise aussi). Qui est élue. Cinq autres Conseillères fédérales suivront. On y repère d’autres surprises (Ruth Metzler évincée par Christoph Blocher en 2003, le même Blocher écarté par Eveline Widmer-Schlumpf en 2007). Plutôt brutal.
Attention! Otto Stich pilote bien les finances. En 1992, il fait entrer la Suisse au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale – 10 ans avant l’ONU. Sous son règne émergent la Taxe poids lourds et la Vignette autoroutière (1984), la TVA (1993). Sur les transversales alpines, Stich veut le Gothard sans le Loetschberg. L’UDC Adolf Ogi exige les deux et gagne. Un personnage, Otto Stich.