Morte, l’envie d’Europe ? En Suisse, le projet d’accord-cadre avec l’Union européenne réunirait 53% de partisans (GFS, Credit Suisse, Europa Forum Luzern). Certes, ce serait moins que dans un précédent pointage (-10). Certes encore, 27% des gens voudraient le renégocier (+10). Mieux ! 65% souhaiteraient développer le lien Suisse-Union (+13). Cela, même si une majorité juge l’Union affaiblie. Par contraste, ni l’Espace économique européen (9%), ni l’adhésion à l’Union (7%), ne font plus recette. Enfin, près de trois quarts des gens pousseraient à des relations plus affirmées de la Suisse avec ses partenaires internationaux. Qui s’y retrouve ?
Que faire ? Le maintien d’une majorité en faveur de l’accord-cadre – jusqu’au vote populaire – serait une demi-surprise. Car cette majorité contrasterait avec de multiples objections. Refus de fond à l’UDC. Résistance sociale à gauche (ex : protection des salaires). Critiques émanant d’influentes figures du « milieu » (ex : PDC Gerhard Pfister, PLR Johann Schneider-Ammann). Points « sensibles » de l’accord-cadre (ex : souveraineté de la Suisse, justice et arbitrages, aides d’Etat, droits sociaux des gens de l’Union, salaires). Et on en passe.
Mais attention ! Une majorité en faveur de l’accord-cadre se situerait dans le droit-fil de votes « européens » récents. Loi Schengen sur les armes et projet fisc-AVS (19 mai 2019). Rejet de l’initiative UDC contre la libre-circulation (27 septembre 2020). Le peuple suisse n’aurait donc rien contre l’Europe. Ce pourrait être un encouragement pour le Collège à 7 du Conseil fédéral. Sa position sur l’accord-cadre – et la suite – est attendue avec une folle impatience.