Amérique d’abord ? Le Conseil fédéral propose au Parlement l’achat de 36 avions de combat F-35A de Lockheed Martin. Il les préfère à leurs concurrents Super Hornet (USA aussi), Rafale (France) et Eurofighter (4 pays européens). Ils seraient les meilleurs. Plusieurs pays d’Europe membres de l’OTAN – dont les Pays-Bas, la Belgique, le Danemark, la Norvège et l’Italie – les adoptent. Le 27 septembre 2020 déjà, le peuple votait 6 milliards de francs (50,1% de oui). Un nouveau vote est annoncé. Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSSA), le PSS et les Verts lanceront une initiative. En même temps, le Gouvernement souhaite l’acquisition du système de défense sol-air « Patriot » – américain lui aussi. Viola Amherd aux commandes.
Europe hors-jeu ? L’élimination du Rafale et de l’Eurofighter par le Conseil fédéral claque fort. Elle suit de près l’abandon de l’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne. Bref, le Gouvernement n’a nulle intention de profiter de cet achat militaire pour adoucir l’humeur des gens de l’Union. Deuxième mort de l’accord-cadre ? Certes, les prédécesseurs directs du F-35A – Tiger et F/A-18 – sont aussi Américains. Mais, avant, l’armée suisse achetait volontiers en Europe. Vampire (GB). Venom (GB). Mirage (F). Hunter (GB). Hawk (GB). Vrai : l’affaire Mirage, dans les années 1960, laisse des souvenirs mélangés.
Moins d’Europe ? Plus d’Amérique ? Sûr : les Etats-Unis – ceux de Joe Biden plus que ceux de Donald Trump – sont militairement plus crédibles que la plupart des pays européens. Sans l’Amérique, l’Union européenne – mais aussi l’Alliance atlantique – reste un club dispersé. Jusqu’à quand ?