Uni ou divisé, le Conseil fédéral? La conversion du Luxembourg – ex-allié de la Suisse – à l’échange automatique d’informations fiscales est troublante («Le Matin Dimanche», «Schweiz am Sonntag», 14 avril)
Selon Ueli Maurer, président UDC de la Confédération, il n’y a pas de raison de changer de stratégie maintenant. Selon Eveline Widmer-Schlumpf, ministre PBD des Finances, on ne peut pas exclure la discussion à ce sujet. Pour l’évolution de la stratégie helvétique, on voit la nuance. Peut-être passe-t-elle au milieu du Gouvernement.
Aujourd’hui, la Suisse mise sur la soumission au fisc des avoirs déposés, sur un impôt à la source avec la Grande-Bretagne et l’Autriche, voire sur la coexistence de plusieurs modèles (Widmer-Schlumpf, «Le Monde» du 11 avril, «Le Temps» du 13 avril). Du coup, la Suisse exige l’égalité de traitement entre places financières. Elle ne tient pas à subir des règles inappliquées en Amérique ou en Asie. Le choix des données échangées serait un autre enjeu. Dans l’Union européenne non plus, tout n’est pas dit. L’Autriche, sous l’impulsion de sa ministre Maria Fekter, ne baisse pas pavillon.
Au Conseil fédéral, une majorité sur l’échange automatique n’est pas sûre. Pour, les socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset? Contre, l’UDC Ueli Maurer, les libéraux-radicaux Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann? Si oui, Doris Leuthard (PDC) et Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) décideraient. Incidemment, Martin Landolt (président du PBD) se rallie à l’échange automatique. Il suggère aux banques de livrer directement au fisc les données fiscales («NZZ am Sonntag», 14 avril). Mais, pour faire une majorité, il en faudra plus.