Ukraine-Russie ? Où est la Suisse ? Où est la Genève internationale ? A quand les bons offices ? Rarement la Suisse indépendante et neutre – dans un conflit majeur – a paru si peu sollicitée. On est loin de Joe Biden et Vladimir Poutine le 16 juin 2021 à Genève. Voire de Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev en 1985. Certes, à l’ONU, la Suisse s’est prononcée pour le retrait des troupes russes (141 oui, 5 contre, 35 abstentions). Côté sanctions, elle compterait parmi les plus sévères. Alors ? « Pays inamical ? »
Et pourtant ! La Suisse n’est membre ni de l’Union européenne, ni de l’OTAN (si ce n’est de son « Partenariat pour la Paix »). Or, c’est le rapprochement Ukraine-OTAN qui aurait poussé Poutine à l’attaque. Cela dit, c’est dans la Turquie de Recep Tayyip Erdogan – toujours dans l’OTAN – que se sont tenues des négociations Ukraine-Russie. C’est le Français Emmanuel Macron, lui aussi membre de l’OTAN, qui tente inlassablement de ramener Poutine à la raison. Quant à l’Israélien Naftali Bennett, autre médiateur possible, lui encore est proche des alliances américaines. Enfin, on notera l’étonnante discrétion des 35 abstentionnistes de l’ONU. Inde de Narendra Modi et Chine de Xi Jinping en tête. Qui Poutine écoute-t-il ?
Bons offices ? Pourquoi pas la Suisse ? Voyez le précédent de la Russie et de la Géorgie. Le conflit de 2008 entre ces deux pays ressemble à celui opposant Russie et Ukraine. C’est le temps en Suisse de Micheline Calmy-Rey. Aujourd’hui, celle d’Ignazio Cassis et Guy Parmelin y assure le rôle de puissance protectrice, de représentation des intérêts. Une piste ?