Simonetta Sommaruga, première ministre socialiste de Justice et Police de l’histoire, prend parfois ses amis à contre-pied. Voyez le projet de renforcer le contrôle d’Internet pour combattre la pédophilie et le terrorisme
Cela pourrait toucher des conversations entre internautes (chats), des mots de passe, par exemple. L’idée est de conduire la réforme directement par ordonnance, sans attendre la loi. Certains s’en inquiètent. Ils exigent des mesures de protection des données et de la sphère privée. La tragédie norvégienne, dans l’intervalle, y ajoute.
Il y a, chez Simonetta Sommaruga, la volonté ferme de ne pas abandonner le monopole de certaines luttes à la droite (UDC ou autre). Cela vaut pour la pédophilie et le terrorisme, mais aussi pour les abus dans le secteur de l’asile et des étrangers. Elle entend occuper ce terrain – peut-être délaissé par la gauche ou le centre. Cet exercice n’est pas simple. A chaque fois, Simonetta Sommaruga doit montrer qu’elle s’y prend mieux et autrement que la droite.
On le sait : Simonetta Sommaruga, haute figure de la protection des consommateurs, fait partie de l’aile « libérale » du Parti socialiste. En 2001, elle contribue au « Manifeste du Gurten ». La gauche socialiste la surveille. Cela n’empêche pas le groupe socialiste de l’Assemblée fédérale de la présenter pour la succession de Moritz Leuenberger au Gouvernement. En septembre 2010, son élection par le Parlement est brillante. Ce 14 décembre, sa réélection paraît peu menacée. Mais, en coulisse, cela pourrait discuter.