Eveline Widmer-Schlumpf met les points sur les «i». L’échange automatique d’informations fiscales, confirme la ministre des finances, vaudra pour les relations internationales. Il ne touche pas les relations à l’intérieur de la Suisse
Le Conseil fédéral ne va pas plus loin. Selon elle, la question du secret bancaire en Suisse même ne saurait être abordée qu’en rapport avec d’autres projets («SonntagsBlick» du 25 mai). C’est donc dit.
Cette précision de la ministre est de taille. Car certaines voix suggèrent d’inclure la Suisse de l’intérieur. Ce serait celles, par exemple, du groupe de travail fédéral présidé par le professeur Aymo Brunetti – ou du ministre PDC jurassien des finances Charles Juillard («Tribune de Genève» et «24 Heures» du 23 mai). Par ailleurs, l’initiative populaire lancée par l’UDC zurichois Thomas Matter et d’autres élus vise d’abord à protéger le secret bancaire pour ces Suisses du dedans. Rappel: l’abolition en 2009 de la distinction entre évasion fiscale et fraude fiscale – avec le libéral-radical Hans-Rudolf Merz aux finances – vaut aussi pour les relations internationales. Avec la PBD Eveline Widmer-Schlumpf, la philosophie du Gouvernement, sur ce point sensible, reste donc la même.
Alors? L’assouplissement du secret bancaire s’étendra-t-il un jour à la Suisse de l’intérieur? Les partis du Centre et de la Droite, en général, s’y opposent. Ensemble, ils sont probablement capables de le bloquer au Parlement. En 1984 déjà, une initiative socialiste «contre l’abus du secret bancaire» est largement refusée en vote populaire (73% de non). Cette bataille sera coriace.