Que peut-on face à un chef d’Etat doté de l’arme nucléaire et décidé à s’en servir ? La Russie de Vladimir Poutine, en s’attaquant à l’Ukraine, est un cas. La Corée du Nord de Kim Jong-Un, en visant la Corée du Sud et son allié américain, en serait un autre. D’autres puissances nucléaires ne le disent pas. Ou moins. Aujourd’hui, la liste des détenteurs reconnus compte les Etats-Unis (dès 1945), l’URSS/Russie (1949), la Grande-Bretagne (1952), la France (1960), la Chine (1964), l’Inde (1974), le Pakistan (1998), la Corée du Nord (2009). Israël, selon certains, en disposerait. L’Iran, selon d’autres, ferait tout pour en acquérir.
Tel est le dilemme de la Suisse d’Alain Berset, Viola Amherd et Ignazio Cassis. Certes, elle adhère au Traité de non-prolifération de 1968. Mais elle hésite à faire de même avec le Traité d’interdiction de 2017. Or, le Parlement y pousse. La Suisse elle-même, d’ailleurs, étudie longuement l’acquisition de telles armes. Elle y met fin en 1988. Puis, elle adhère en 1996 au Partenariat pour la Paix de l’OTAN. Tant les USA que la Grande-Bretagne et la France y possèdent l’arme nucléaire. Incidemment, aucune des puissances nucléaires reconnues n’adhère au Traité d’interdiction.
Et puis, il y a les mots et le terrain. A ce jour, seuls les Etats-Unis ont recouru à l’arme nucléaire en temps de guerre. C’est contre le Japon militariste les 6 et 9 août 1945. Depuis, plus personne n’ose. Même les Etats-Unis pendant la guerre de Corée 1950-1953. Le Général Douglas Macarthur, qui y pensait, sera destitué. Alors ? Kim Jong-Un ? Vladimir Poutine ? Le pire est-il sûr ?
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