Mystère ! Pourquoi le Parti libéral-radical (PLR) de Philippe Müller et le Parti bourgeois démocratique (PBD) de Martin Landolt ne sont-ils pas amis ? Il y a bien Fribourg ou Berne (« La Liberté » du 5 février, « Bund » du 13 février). Mais c’est presque tout. Pour les libéraux-radicaux, le PBD n’aurait pas droit à son siège au Conseil fédéral – soit Eveline Widmer-Schlumpf (« Tribune de Genève » et « 24 Heures » des 14-15 février). Et, pour le PBD, les libéraux-radicaux en auraient un de trop – Johann Schneider-Ammann (auquel certains reprochent de l’inaction) plutôt que Didier Burkhalter. En popularité : Burkhalter serait premier, Widmer-Schlumpf 4e, Schneider-Ammann 7e (sondage Vimentis, « 20 Minuten », 16 février). Sérieux
Or, PBD et PLR sont proches. Au Conseil national, ils sont à droite du milieu (« Le Temps » et « Neue Zürcher Zeitung » du 25 novembre). A côté, on voit aussi les Verts libéraux (à gauche du milieu) et le PDC (à gauche et à droite du milieu). Mais un fossé les sépare des socialistes et des Verts historiques (plus à gauche), de l’UDC aussi (plus à droite). Pourtant, Philipp Müller, critique face à l’UDC, ne renonce pas à relancer une majorité « de droite » à l’Exécutif (2 UDC, 2 PLR, comme en 2003-2007 avec Blocher et Merz). Gare aux élections d’automne !
Oui, cette querelle PLR-PBD étonne. Car, au Conseil fédéral, il y aurait aussi, « au milieu », une majorité Burkhalter, Schneider-Ammann, Widmer-Schlumpf et Doris Leuthard (2 PLR, 1PBD, 1 PDC). Elle serait aussi forte que le « centre-gauche » de Widmer-Schlumpf, Leuthard, Simonetta Sommaruga et Alain Berset (1 PBD, 1 PDC, 2 socialistes). Sans oublier Ueli Maurer (seul UDC). Curieux, le pouvoir suisse ?
Conseillers fédéraux Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann, Eveline Widmer-Schlumpf. Photos © Bundeskanzlei
Didier Burkhalter sur Wikipédia