Agriculture et alimentation: trois projets d’initiatives populaires rivales fusent. Tous naissent de frustrations nées de la «Politique agricole 2014-2017» pilotée par le Conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann
Cette réforme abandonne la «prime à la vache», propose des compensations écologiques et des paiements directs. Certains craignent de voir les paysans transformés en paysagistes. Mais, dans le monde agricole, les avis divergent sur la contre-offensive («La Liberté» du 5 novembre, «Le Temps» du 6 novembre). Un référendum lancé contre la «Politique agricole 2014-2017» par des gens proches de l’UDC échoue.
Ces divergences se vérifient dans les trois initiatives. Le texte de l’Union suisse des paysans (USP) privilégie une production indigène durable, exige des mesures contre la perte de terres cultivables. Un président PDC (Markus Ritter) et un directeur libéral-radical (Jacques Bourgeois) gouvernent l’USP. Plus contraignant, le projet de l’UDC consolide l’auto-approvisionnement alimentaire, demande une garantie de surface agricole, des compensations pour les importations. La version des Verts, enfin, encourage les produits locaux, durcit les conditions sur les importations. Remarque: l’auto-approvisionnement de la Suisse est estimé entre 52% et 56%.
Bref, le combat pour une réforme de l’agriculture suisse continue. Longtemps, elle est fortement soutenue par l’Etat. Le changement de cap coïncide en partie avec la fin de la guerre froide. Cette agriculture devra s’inspirer davantage des règles du marché et de l’écologie. Mais le dernier mot n’est peut-être pas dit.