Inouïe, la bataille du 14 juin de la loi fédérale sur la radio et la télévision ! Car elle tourne – en Suisse alémanique surtout – à des attaques contre une Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) jugée trop forte, contre son directeur général Roger de Weck (un Fribourgeois), peut-être contre la Conseillère fédérale PDC Doris Leuthard. Or, le but principal de la loi est de généraliser la redevance à de nouvelles réceptions (internet, ordinateur, téléphone portable, tablette, etc). Cette redevance serait réduite. Minorités linguistiques et diffuseurs locaux approuvent. Les opposants, eux, redoutent des hausses de redevance, la pénalisation d’entreprises. L’Union suisse des arts et métiers (USAM), présidée par l’UDC fribourgeois Jean-François Rime, mène la résistance. Acharnée.
Cette guérilla est vieille comme la SSR (née en 1931). Elle est souvent alémanique et « de droite ». L’UDC, avant Christoph Blocher déjà, s’y distingue. Voyez le « club Hofer » – de Walther Hofer. Pourtant, les chefs de la SSR ne sont pas gauchistes. Ils sont « sans-parti » (Maurice Rambert), proches des radicaux (Alfred Glogg, Marcel Besançon, Stelio Molo) ou du PDC (Leo Schürmann, Antonio Riva, Armin Walpen). Au sommet, on ne voit pas de socialiste.
Roger de Weck est très indépendant. Est-il proche du quatuor liant – au Conseil fédéral – Simonetta Sommaruga, Alain Berset, Eveline Widmer-Schlumpf et Doris Leuthard (2 socialistes, 1 PBD, 1 PDC) ? S’éloigne-t-il du trio formé de Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann et Ueli Maurer (2 libéraux-radicaux, 1 UDC) ? Ces combats – loi radio-TV, élections 2015 – se mélangent-ils ? A creuser.