La Ligue vaudoise de Regamey et Delacrétaz, contre l’accord Fatca, fonce.

Olivier Delacrétaz, président de la Ligue vaudoise, lance avec d’autres le référendum facultatif contre l’accord fiscal et bancaire Fatca conclu entre la Suisse et les Etats-Unis. Quelques UDC, la Ligue des Tessinois, le Parti pirate et le Centre patronal vaudois figurent parmi ses alliés.

Cet accord entrouvre un échange automatique d’informations entre autorités fiscales. Le résultat du vote populaire, si la récolte des 50’000 signatures aboutit, est attendu avec curiosité

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Syrie: Lavrov et Kerry arrivent, Burkhalter et Sommaruga agissent.

Syrie en guerre: la Suisse de Didier Burkhalter et Simonetta Sommaruga redevient l’un des centres du monde diplomatique. A Genève, Sergueï Lavrov et John Kerry – ministres russe et américain des Affaires étrangères – doivent étudier un contrôle international des armes chimiques en Syrie.

Le projet vient de la Russie de Vladimir Poutine, alliée de la Syrie de Bachar Al-Assad. Il favorise le renvoi d’éventuelles frappes occidentales en Syrie. D’ailleurs, les opinions y sont hostiles aux Etats-Unis de Barack Obama comme dans la France de François Hollande ou la Grande-Bretagne de David Cameron. Le Parlement britannique dit même non.

Tout cela coïncide bien avec la politique de la Suisse en Syrie. Elle y privilégie une solution politique et l’accueil de réfugiés. Didier Burkhalter, aux Affaires étrangères, et Simonetta Sommaruga, à Justice et Police, en sont deux acteurs majeurs. Au début, cette politique se manifeste par le financement de réunions d’opposants, par des aides hospitalières. Alors, elle semble pencher pour les rebelles. Puis, les choses évoluent. La présence présumée de groupes soupçonnés d’actes criminels parmi ces rebelles exige de la prudence. Certaines voix – dont celle de Vladimir Poutine – accusent ces mêmes rebelles d’attaques à l’arme chimique.

A première vue, l’équilibrage de la politique internationale de la Suisse va bien. Ses bonnes relations avec la Russie de Vladimir Poutine comme avec la Chine de Xi Jinping – fermes soutiens de Bachar Al-Assad au Conseil de sécurité de l’ONU – sont payantes. Mais il faut confirmer. Aucun dérapage n’est exclu.

La Syrie en guerre incite la Suisse de Burkhalter et Sommaruga à la prudence.

Syrie en guerre: la Berne fédérale affiche une perplexité croissante. Didier Burkhalter (aux Affaires étrangères) et Simonetta Sommaruga (pour l’Asile) en sont deux acteurs majeurs.

Au début, certains décèlent de la sympathie helvétique pour l’opposition au président Bachar Al-Assad. Tour à tour, on évoque le financement de réunions d’opposants, des soutiens hospitaliers, des mesures contre des livraisons d’armes ou des flux bancaires, des interdictions d’entrée à des gens du régime. Mais la présence dans l’opposition de groupes suspects incite à la prudence. La Berne fédérale, qui reconnaît en principe des Etats, hésite à se prononcer sur la Coalition nationale syrienne. Elle attend et voit.

Puis, les événements s’accélèrent. L’usage présumé d’armes chimiques par les forces de Bachar Al-Assad contre la population change la donne. Les Etats-Unis de Barack Obama, la Grande-Bretagne de David Cameron et la France de François Hollande envisagent des frappes. Ce pourrait être hors du Conseil de sécurité de l’ONU. Car la Russie de Vladimir Poutine et la Chine de Xi Jinping y protègent Bachar Al-Assad. La Berne fédérale, elle, mise sur une solution politique, sur une nouvelle conférence à Genève, sur l’aide renforcée aux réfugiés

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Burkhalter entre l’Europe de Barroso, la Chine de Xi Jinping et la Russie de Poutine.

Les relations entre la Suisse et l’Union européenne (UE) sont rugueuses. On le vérifie aux tentatives de relance des accords bilatéraux.

Didier Burkhalter, ministre suisse des Affaires étrangères, obtient l’appui du Conseil fédéral. La gauche soutient, le centre et la droite se divisent. Un point sensible touche les litiges. La Cour européenne de Justice (de l’UE) y obtient un pouvoir consultatif. La Suisse pourrait ne pas s’y soumettre. Mais l’UE de José Manuel Barroso et Herman van Rompuy pourrait prendre des mesures. Une consultation court jusqu’en décembre. La partie est serrée

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Maurer à Pékin, Widmer-Schlumpf à Moscou: la Suisse joue sa musique plurielle.

Ueli Maurer, président de la Confédération et ministre UDC de la Défense, revient de Pékin. Eveline Widmer-Schlumpf, cheffe PBD des Finances, est de retour de Moscou.

Presque tout oppose ces deux figures rivales du Conseil fédéral. Car elles sont le produit, en 2007-2008, d’une scission rugueuse. Quelle image peuvent-elles donner du pouvoir suisse dans le monde

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Lex USA et Convention Suisse-France: résistance. Bon pour Widmer-Schlumpf?

Le coup d’arrêt infligé par le Conseil national à la «Lex USA» sur les banques rend-il finalement service à la Suisse – et à sa ministre des Finances Eveline Widmer-Schlumpf?

Cette «Lex USA» doit encadrer le règlement de litiges fiscaux touchant des fraudeurs américains clients de banques helvétiques. Le Conseil des Etats vote oui, le Conseil national vote non. Certains voient dans ce refus un acte de résistance face à la puissance américaine.

Du coup, la France – dans un autre bras de fer fiscal – renonce à dénoncer au 30 juin une Convention de 1953 sur les successions (Radio Télévision Suisse, 30 juin). L’intention de la France est de remplacer l’actuelle imposition dans le pays de résidence du défunt (par exemple, la Suisse) par une imposition dans le pays de résidence de l’héritier (par exemple, la France). En Suisse, l’opposition est vive. A la mi-juin, le Conseil national vote une motion rejetant l’imposition à l’étranger de biens immobiliers situés en Suisse. Le refus de la «Lex USA» s’ajoute. Pour la Convention Suisse-France, cela donne une année de répit. Pour la «Lex USA», le Conseil fédéral doit encore se prononcer sur la suite.

Bref, le Parlement, pour le Gouvernement, peut jouer un rôle protecteur. Le peuple, au besoin, peut exercer la même fonction. Ce rôle protecteur peut se révéler utile dans d’autres domaines que les conflits fiscaux. On pense aux rudes négociations sur les relations institutionnelles entre la Suisse et l’Union européenne. Face à des partenaires de très grande taille, l’opération n’est pas sans risque. Mais, en cas de coup dur, cela peut aider. A vérifier.