Bousculée, Widmer-Schlumpf? Menacé, Burkhalter? Protégé, Schneider-Ammann?

Eveline Widmer-Schlumpf aux Finances! Didier Burkhalter aux Affaires étrangères! Johann Schneider-Ammann à l’Economie, à la Formation et à la Recherche! Trois des Conseillers fédéraux les plus exposés dans les négociations internationales, ce sont eux. Eveline Widmer-Schlumpf (du PBD) est bousculée. Le Conseil national rejette une convention Suisse-France sur les successions jugée trop favorable à la France. Il y a peu, le même Conseil national refusait d’appuyer un accord Suisse-Etats-Unis sur le règlement de conflits fiscaux et bancaires. Reste à vérifier si ces actes d’autorité du Parlement renforcent, ou non, la position suisse. A surveiller.

Sur Didier Burkhalter (libéral-radical, président de la Confédération en 2014), la pression est forte. Plusieurs votes populaires menacent la libre-circulation des personnes et d’autres accords avec l’Union européenne (initiative contre l’immigration de masse de l’UDC ce 9 février, initiative ECOPOP, accord sur la Croatie). Ils pourraient freiner une relance des accords bilatéraux (avec consultation de la Cour européenne de Justice en cas de litige). Il y a danger.

Johann Schneider-Ammann (autre libéral-radical) est-il protégé? Le Conseil national approuve l’accord de libre-échange Suisse-Chine – sans exiger le référendum. Or, les droits humains en Chine font débat. Un accord Suisse-Inde est proche. Lui inquiète l’industrie pharmaceutique pour cause de propriété intellectuelle. En même temps, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) – parfois paralysée – réussit une percée. Alors? La diplomatie commerciale marche-t-elle mieux que le reste? A confirmer.

Mandela! Suisse indulgente sur l’apartheid? Leur relation est un mystère.

Nelson Mandela, libérateur de l’Afrique du Sud de l’apartheid, meurt à 95 ans. Il y a un mystère entre lui et la Suisse. Parmi les démocraties industrielles, la Suisse officielle rechigne à faire pression sur les chefs blancs de l’apartheid pour en finir avec ce régime raciste (en place entre 1948 et 1994).

Certes, dès 1968, la Suisse condamne l’apartheid. Dès 1974, la Banque nationale suisse impose un plafond à des exportations de capitaux. On prend des mesures contre les exportations d’armes – mesures contournées, selon certains.

Mais la Suisse officielle s’associe peu ou pas aux sanctions de la Communauté internationale (comme celles de 1985-1986). Un groupe de chercheurs présidé par l’historien Georg Kreis, travaillant pour le Fonds national de la recherche scientifique, se voit refuser l’accès à des archives «sensibles» (rapport publié en 2007). Il y a des coups de frein

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La Ligue vaudoise de Regamey et Delacrétaz, contre l’accord Fatca, fonce.

Olivier Delacrétaz, président de la Ligue vaudoise, lance avec d’autres le référendum facultatif contre l’accord fiscal et bancaire Fatca conclu entre la Suisse et les Etats-Unis. Quelques UDC, la Ligue des Tessinois, le Parti pirate et le Centre patronal vaudois figurent parmi ses alliés.

Cet accord entrouvre un échange automatique d’informations entre autorités fiscales. Le résultat du vote populaire, si la récolte des 50’000 signatures aboutit, est attendu avec curiosité

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Syrie: Lavrov et Kerry arrivent, Burkhalter et Sommaruga agissent.

Syrie en guerre: la Suisse de Didier Burkhalter et Simonetta Sommaruga redevient l’un des centres du monde diplomatique. A Genève, Sergueï Lavrov et John Kerry – ministres russe et américain des Affaires étrangères – doivent étudier un contrôle international des armes chimiques en Syrie.

Le projet vient de la Russie de Vladimir Poutine, alliée de la Syrie de Bachar Al-Assad. Il favorise le renvoi d’éventuelles frappes occidentales en Syrie. D’ailleurs, les opinions y sont hostiles aux Etats-Unis de Barack Obama comme dans la France de François Hollande ou la Grande-Bretagne de David Cameron. Le Parlement britannique dit même non.

Tout cela coïncide bien avec la politique de la Suisse en Syrie. Elle y privilégie une solution politique et l’accueil de réfugiés. Didier Burkhalter, aux Affaires étrangères, et Simonetta Sommaruga, à Justice et Police, en sont deux acteurs majeurs. Au début, cette politique se manifeste par le financement de réunions d’opposants, par des aides hospitalières. Alors, elle semble pencher pour les rebelles. Puis, les choses évoluent. La présence présumée de groupes soupçonnés d’actes criminels parmi ces rebelles exige de la prudence. Certaines voix – dont celle de Vladimir Poutine – accusent ces mêmes rebelles d’attaques à l’arme chimique.

A première vue, l’équilibrage de la politique internationale de la Suisse va bien. Ses bonnes relations avec la Russie de Vladimir Poutine comme avec la Chine de Xi Jinping – fermes soutiens de Bachar Al-Assad au Conseil de sécurité de l’ONU – sont payantes. Mais il faut confirmer. Aucun dérapage n’est exclu.

La Syrie en guerre incite la Suisse de Burkhalter et Sommaruga à la prudence.

Syrie en guerre: la Berne fédérale affiche une perplexité croissante. Didier Burkhalter (aux Affaires étrangères) et Simonetta Sommaruga (pour l’Asile) en sont deux acteurs majeurs.

Au début, certains décèlent de la sympathie helvétique pour l’opposition au président Bachar Al-Assad. Tour à tour, on évoque le financement de réunions d’opposants, des soutiens hospitaliers, des mesures contre des livraisons d’armes ou des flux bancaires, des interdictions d’entrée à des gens du régime. Mais la présence dans l’opposition de groupes suspects incite à la prudence. La Berne fédérale, qui reconnaît en principe des Etats, hésite à se prononcer sur la Coalition nationale syrienne. Elle attend et voit.

Puis, les événements s’accélèrent. L’usage présumé d’armes chimiques par les forces de Bachar Al-Assad contre la population change la donne. Les Etats-Unis de Barack Obama, la Grande-Bretagne de David Cameron et la France de François Hollande envisagent des frappes. Ce pourrait être hors du Conseil de sécurité de l’ONU. Car la Russie de Vladimir Poutine et la Chine de Xi Jinping y protègent Bachar Al-Assad. La Berne fédérale, elle, mise sur une solution politique, sur une nouvelle conférence à Genève, sur l’aide renforcée aux réfugiés

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Burkhalter entre l’Europe de Barroso, la Chine de Xi Jinping et la Russie de Poutine.

Les relations entre la Suisse et l’Union européenne (UE) sont rugueuses. On le vérifie aux tentatives de relance des accords bilatéraux.

Didier Burkhalter, ministre suisse des Affaires étrangères, obtient l’appui du Conseil fédéral. La gauche soutient, le centre et la droite se divisent. Un point sensible touche les litiges. La Cour européenne de Justice (de l’UE) y obtient un pouvoir consultatif. La Suisse pourrait ne pas s’y soumettre. Mais l’UE de José Manuel Barroso et Herman van Rompuy pourrait prendre des mesures. Une consultation court jusqu’en décembre. La partie est serrée

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Maurer à Pékin, Widmer-Schlumpf à Moscou: la Suisse joue sa musique plurielle.

Ueli Maurer, président de la Confédération et ministre UDC de la Défense, revient de Pékin. Eveline Widmer-Schlumpf, cheffe PBD des Finances, est de retour de Moscou.

Presque tout oppose ces deux figures rivales du Conseil fédéral. Car elles sont le produit, en 2007-2008, d’une scission rugueuse. Quelle image peuvent-elles donner du pouvoir suisse dans le monde

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