25.09.2007
Didier Berberat et Christian Levrat – tous deux socialistes et Conseillers nationaux – jouent gros cette semaine dans la bataille de la loi sur les langues. En juin, la Chambre du peuple, grâce à eux, relance un projet de loi et donne la priorité aux autres langues nationales sur l’anglais à l’école primaire dans toute la Suisse. Le score claque avec une étonnante netteté (87 contre 68 et 15 abstentions). Mais il est troublé par un vote peut-être « tactique » de l’UDC – qui ne veut pas de loi du tout. Cette fois, la bagarre se déplace au Conseil des Etats où Berberat ou Levrat rencontrent de la résistance. Une majorité de commissaires veut laisser les cantons libres de choisir la langue prioritaire. Elle soutient ainsi un accord intercantonal de même souffle. Cet accord exige aussi que les connaissances des langues – la langue nationale et l’anglais – soient à la fin de même qualité
Ces cantons sont coupés en deux. Les cantons latins ou proches de la frontière des langues accordent la préséance aux langues nationales, les autres à l’anglais. Il y a là même des gens qui voudraient chasser les autres langues nationales de l’école primaire. Ils lanceront des initiatives populaires. Mais les quatre cantons de Schaffhouse, Thurgovie, Zoug et Zurich les refuseront.
Le Neuchâtelois Berberat est l’un des premiers à se battre pour la primauté des langues nationales. A Lugano en 2001, le Conseil national le suit de peu (à 72 contre 67). Puis, le combat reprend avec la loi sur les langues. Le Conseil fédéral veut y renoncer. Mais le Fribourgeois Levrat persuade le Parlement de la relancer. Berberat et Levrat foncent comme une équipe de relais. Pour les langues, ce sera très dur.