24.04.2008
Eveline Widmer-Schlumpf – « tombeuse » de Christoph Blocher – ne craint ni le roulis ni le tangage. La nouvelle Conseillère fédérale lance sans fléchir la campagne du 1er juin contre l’initiative populaire de l’UDC suisse « pour des naturalisations démocratiques ». Ses relations avec elle vont se tendre encore un peu plus. L’initiative donne le droit à chaque commune de faire voter les naturalisations par le peuple – sans droit de recours. L’obligation de motiver un refus de naturalisation n’y figure pas. Le Tribunal fédéral, en 2003, avait aboli cette pratique. L’UDC entend la rétablir. Eveline Widmer-Schlumpf, avant même son entrée au Conseil fédéral, s’opposait déjà à l’initiative
Elle veut empêcher un système de naturalisations arbitraire et discriminatoire, Eveline Widmer-Schlumpf. Une personne candidate à la naturalisation doit pouvoir connaître les raisons d’un rejet. Il faut donc que ce rejet soit motivé. Et puis, les votes populaires peuvent entraîner d’autres mauvaises surprises. Ainsi, il arrive que le peuple accorde la naturalisation à une personne au dossier douteux. Mieux vaut donc confier ce travail à des organes bien informés (commission, pouvoir exécutif, etc). Par contraste, la Grisonne appuie un contreprojet indirect du Parlement.
Le bras de fer avec l’UDC suisse, lui, se durcit. Le prochain ultimatum est fixé au 30 avril. L’UDC suisse y somme l’UDC grisonne d’exclure Eveline Widmer-Schlumpf. Sinon, l’UDC suisse évincera l’UDC grisonne en entier. Pour l’instant, une majorité de sections cantonales approuve cette ligne dure. Les UDC grisonne et bernoise freinent. Eveline Widmer-Schlumpf navigue sur une mer déchaînée.