L’UDC, premier parti suisse, veut retrouver un deuxième siège au Conseil fédéral. Il lui faudrait choisir des personnes capables de faire une majorité au Parlement (124 voix sur 246). C’est très au-delà du groupe UDC (54 Conseillers nationaux plus quelques Conseillers aux Etats)
Certes, elles devront être agréées par le chef-stratège Christoph Blocher. Mais peut-être leur faudra-t-il adoucir leurs angles « blochériens ». Le premier siège visé est celui d’Eveline Widmer-Schlumpf, du Parti bourgeois démocratique (PBD). Mais d’autres ne sont pas exclus comme ceux des libéraux-radicaux Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann, voire les sièges socialistes.
Hannes Germann, Conseiller aux Etats UDC de Schaffhouse, pourrait être l’une de ces personnes. En 2008, on lui préfère Ueli Maurer. Il se lance à nouveau. Un autre scénario envisage une attaque en deux temps (« Der Sonntag », 13 novembre). Le modéré Peter Spuhler (Thurgovie) y servirait de rampe de lancement au blochérien Caspar Baader (chef de groupe, Bâle-Campagne). Jusqu’à présent, tous deux disent « non ». Roland Eberle (autre Thurgovien modéré) refuse aussi. Mais qui sait ? Chez les Romands, Jean-François Rime (Fribourg) et Guy Parmelin (Vaud), bien qu’en échec au Conseil des Etats (comme Baader), sont évoqués. Christoph Blocher en personne adoucirait son verbe (« Zentralschweiz am Sonntag », 13 novembre).
Bref, si l’UDC propose des candidats rassembleurs, l’élection du Gouvernement par le Parlement, le 14 décembre, pourrait être particulièrement palpitante. D’ici là, presque tous les retournements sont possibles.