Le couple Philipp et Kashya Hildebrand de 2012 ressemble-t-il au couple Elisabeth et Hans Kopp de 1989 ? Les deux affaires, différentes, illustrent les possibles collisions entre les activités d’intérêt public d’un conjoint et les activités indépendantes de l’autre conjoint
Conseillers fédéraux et chefs de la Banque nationale suisse font partie des cas « sensibles ». Avec la montée des couples dont les deux membres exercent des métiers autonomes, ils pourraient s’accroître. Leur traitement exige du doigté.
Voyez Elisabeth Kopp. Première Conseillère fédérale, cette radicale pilote Justice et Police de 1984 à 1989. Hans Kopp, son mari, est un avocat d’affaires aux relations pas toujours limpides. En 1988, Elisabeth avoue avoir conseillé à Hans de lâcher une société soupçonnée de blanchiment d’argent. Elle tient des informations privilégiées de son Département. On la pousse à la démission. Des « amis » radicaux s’y mettent. En décembre 1988, elle annonce son retrait du Conseil fédéral. En janvier 1989, elle part. Mais, en février 1990, le Tribunal fédéral lève l’accusation de violation du secret de fonction. A-t-on traité Elisabeth Kopp injustement ?
Avec le couple Hildebrand, on n’en est pas là. La justice vise le « lanceur d’alerte » (« Whistleblower ») de la Banque Sarasin qui a révélé des transactions financières. Il serait suicidaire et hospitalisé. Peut-être la justice s’intéressera-t-elle aussi aux gens qui ont facilité la divulgation. Elles seraient proches de l’UDC et de Christoph Blocher, pourtant partisans du secret bancaire. Le couple Hildebrand, lui, dit avoir respecté le règlement et la loi. On attend la suite.