L’écologiste Franz Weber, à 84 ans, fait triompher son initiative contre la prolifération de résidences secondaires
La majorité populaire est mince (50,6% de oui), celle des cantons nette (13,5 contre 9,5). Depuis 1891, c’est la 19e initiative qui franchit ce double cap. La protection de la santé, des consommateurs et de l’environnement est propice aux initiatives. Avant Franz Weber, voyez l’interdiction de l’absinthe (1908), la surveillance des prix (1982), Rothenthurm et la protection des marais (1987), le moratoire nucléaire (1990), l’initiative des Alpes contre le trafic de transit (1994), l’interdiction d’OGM (2005). Ce n’est pas rien.
Pour Franz Weber, c’est peut-être la plus grande victoire fédérale. Son action est multicolore. Elle touche aussi bien l’Engadine grisonne, le Lavaux vaudois (trois initiatives successives), le réseau autoroutier, la vivisection ou le bruit des avions que les bébés phoques (avec Brigitte Bardot), les éléphants du Togo, les chevaux sauvages d’Australie ou le site de Delphes, par exemple. L’homme conserve une capacité de convaincre hors du commun. Il le confirme.
Mais la plaine impose là sa loi à la montagne (de peu, il est vrai). Dans le camp des vaincus, le Valais, le Tessin et les Grisons côtoient Lucerne, Uri, Schwyz, Obwald et Nidwald, Glaris, Zoug, Appenzell Rhodes Intérieures. Du coup, certaines voix promettent une application fine de l’initiative. On songe aux communes économiquement fragiles. Le texte de l’initiative, lui, est plutôt rigoureux (il fixe à 20% pour chaque commune la part des résidences secondaires). La marge de manœuvre est faible.