Doris Leuthard – la plus populaire peut-être des membres du Conseil fédéral – est-elle menacée
L’acceptation-surprise par une majorité du peuple et des cantons de l’initiative Franz Weber contre la prolifération de résidences secondaires, le 11 mars, met-elle l’Argovienne en difficultés? Certains reprochent à cette démocrate-chrétienne – cheffe du Département de l’Environnement, des Transports, de l’Energie et de la Communication (DETEC) – d’avoir mollement combattu l’initiative. D’autres contestent une annulation précipitée de permis de construire. Or, l’initiative l’évoque à partir du 1er janvier 2013. Rappel: l’initiative fixe à 20% pour chaque commune la limite maximum des résidences secondaires. Un groupe de travail doit déblayer le terrain.
Pour Doris Leuthard, l’affaire est délicate. Car le PDC, son parti, est fortement présent dans les régions de montagne ayant refusé l’initiative (ex : Valais, Suisse centrale, Tessin, Grisons). En plus, une partie de ces régions de montagne voit dans le verdict du 11 mars un acte de force injuste des régions de plaine, plus peuplées.
Elue au Conseil fédéral en 2006, Doris Leuthard pilote d’abord l’Economie. Dès 2010, elle prend le DETEC. Après la catastrophe de Fukushima au Japon en 2011, elle est l’une des promotrices de la sortie progressive de la Suisse de l’énergie nucléaire. Dans les sondages, elle sort régulièrement dans le peloton de tête. Doyenne de fonction du Gouvernement, elle est loin d’en être la doyenne d’âge (elle est née en 1963). Cette épreuve de l’initiative Franz Weber peut-elle durablement la déstabiliser? A vérifier.