Oswald Sigg – tour à tour politologue averti, voix de la Société suisse de radio et télévision (SSR), directeur de l’Agence télégraphique suisse (ATS), bras droit de Conseillers fédéraux et porte-parole du Gouvernement en 2005-2009 – rebondit
Ainsi, il parraine une initiative populaire audacieuse «pour un revenu de base inconditionnel». Ce serait une sorte d’AVS généralisée. La loi réglerait le montant du revenu de base et le financement. Pour les adultes, ce montant pourrait être de 2500 francs par mois, pour les moins de 18 ans de 625 francs. Pour le financer, on évoque la TVA, une taxe sur les transactions financières, sur les successions, par exemple (à lire: Christian Müller, Daniel Straub, «Die Befreiung der Schweiz, über das bedingslose Grundeinkommen», éd. Limmat).
La gauche accueille cette nouvelle initiative divisée. Oswald Sigg est socialiste. Mais Paul Rechsteiner, Conseiller aux Etats du même parti et président de l’Union syndicale suisse (USS), préfère la mise en place de salaires minimaux et le renforcement des assurances sociales («Bund» et «Tages-Anzeiger» du 12 avril). Rappel: l’USS dépose en janvier son initiative pour des salaires minimaux.
Cette nouvelle initiative «pour un revenu de base inconditionnel» est différente. Elle dépend moins du travail payé, offre aux gens plus de liberté pour choisir leur occupation, favorise le financement de travaux non rémunérés (ménagers, familiaux, par ex). Mais ses promoteurs vont presque seuls à la lutte. Derrière eux, on ne voit guère de grandes organisations. Or, il leur faut récolter 100’000 signatures en 18 mois (délai fixé au 11 octobre 2013). Ce combat doit encore être gagné.