Piquant! Simonetta Sommaruga, ministre socialiste de Justice et Police, mène la lutte contre l’initiative de l’UDC pour l’élection du Conseil fédéral par le peuple
Comme le Gouvernement, elle en redoute le pouvoir accru de l’argent. Les candidats seraient en campagne permanente pendant la moitié de la Législature. Leur travail en souffrirait. Ce serait le triomphe de la politique-spectacle. Aujourd’hui, le Parlement élit le Conseil fédéral.
Or, ce sont les socialistes et d’autres acteurs de gauche qui lancent les deux premières initiatives du genre (rejetées en 1900 et 1942). A l’époque, les socialistes sont exclus du Gouvernement. Ils y entrent peu après (un socialiste en 1943-1953, deux dès 1959). La gauche, depuis, n’est pas remontée au filet. Parmi les partisans socialistes de l’élection par le peuple, on remarque Pierre-Yves Maillard, président du Conseil d’Etat vaudois. On verra si son parti est derrière lui.
L’UDC prend donc le relais. Entre Rudolf Minger et Adolf Ogi (de 1929 à 1987), le Parlement élit facilement les Conseillers fédéraux UDC. Avec la montée de Christoph Blocher à l’UDC, la donne change. En 2000, Samuel Schmid, UDC non blochérien, est élu à la place des candidats officiels. En 2003-2007, Blocher est élu, puis évincé par Eveline Widmer-Schlumpf. Rupture. En 2008, elle et Schmid rejoignent le PBD. Maintenant, Ueli Maurer est le seul Conseiller fédéral UDC – qui en veut un deuxième. L’initiative pour l’élection par le peuple naît de ces tensions. Cela dit, l’UDC prend un risque. Elle perd souvent lors d’élections populaires au système majoritaire. Selon les sondages, Ueli Maurer serait le plus menacé. Danger?