Le Conseil fédéral collégial à sept – présidé en 2012 par Eveline Widmer-Schlumpf – est-il indéracinable
Ainsi, une commission du Conseil national s’oppose à la fois à l’augmentation d’une année à deux ans de la présidence de la Confédération (par 14 à 8 et 2 abstentions) et à celle du nombre de magistrats de 7 à 9 (par 13 à 11). Comme le Conseil des Etats, elle accepte de nouveaux Secrétaires d’Etat pour les relations avec l’étranger, mais pas pour les relations avec le Parlement (par 12 à 3 et 7 abstentions). Attention! Un projet voisin capote en 1996.
Ce système, créé en 1848, est une rareté en démocratie. Dans un pays partagé entre plusieurs cantons, langues et religions, il doit contenir les plus forts. On le veut stable. Le Parlement y élit le Gouvernement. Pendant quatre ans, ils ne se renversent pas. En cas d’échec d’un projet, le travail continue. Par ailleurs, un accroissement du nombre de gouvernants, disent certains, affaiblirait leur capacité de conduite. Dans d’autres démocraties, l’Exécutif est doté d’un chef ou d’une cheffe (Président, Premier ministre, Chancelière, etc). En Suisse, jusqu’ici, les changements sont rejetés. Voyez aussi l’initiative de l’UDC pour l’élection du Conseil fédéral par le peuple. Deux premières initiatives coulent en 1900 et 1942. Mais qui sait?
Ce sont les absences de la Suisse italienne du Conseil fédéral les plus gênantes. Les sept règnes de Stefano Franscini (1848-57), Giovanni Battista Pioda (1857-64), Giuseppe Motta (1911-40), Enrico Celio (1940-50), Giuseppe Lepori (1954-59), Nello Celio (1966-73) et Flavio Cotti (1986-99) sont dans l’ensemble trop brefs. L’urgence est là.