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Suisse – Union européenne: Ueli Maurer et Didier Burkhalter – président et vice-président 2013 – affrontent une rude année. Tous deux savent ce que l’Union attend

Aucun accord bilatéral ouvrant à la Suisse le marché intérieur de l’Union ne sera conclu sans cadre institutionnel. Soit: la reprise la plus automatique possible du droit européen, une instance de surveillance sur les litiges, un tribunal ou une cour de dernier recours. Cette instance serait «internationale» plutôt que «supranationale» («Le Temps» du 21 décembre).

Manifestement, l’Union tolère mal une surveillance purement suisse. Toute l’attention se concentre donc sur les organes communs. S’ils donnent le dernier mot à l’Union, on retrouvera la polémique précédant le refus en 1992 de l’Espace économique européen (EEE, 50,3% de non, 16 cantons contre sur 23). Alliées, une minorité de gauche (Verts, des socialistes) et l’UDC Christoph Blocher gagnent.
Le moins gêné, c’est l’UDC blochérien Ueli Maurer. Les siens rejettent avec constance l’adhésion à l’Union comme l’EEE (sorte d’association à l’Union). En 1992, les radicaux de Didier Burkhalter, eux, approuvent l’EEE. Avant le vote, le Conseil fédéral demande, en plus, l’ouverture de négociations d’adhésion à l’Union. Les Sages d’alors se divisent de manière étonnante (sont pour le radical Delamuraz, le socialiste Felber, le PDC Cotti et l’UDC non blochérien Ogi; sont contre le radical Villiger, le socialiste Stich et le PDC Koller). Puis, en 2001, une initiative pour l’adhésion est balayée. Aujourd’hui, tant l’adhésion que l’EEE sont mis hors-débat. Mais, face à l’Union, la mission de Maurer et Burkhalter devient à peine plus simple.